Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui nous allons parler technique, et plus précisément de développement RAW, ce qui pourrait intéresser les photographes qui trainent par ici 🙂
Petit rappel pour ceux qui shootent en JPEG,les autres peuvent sauter le passage en italique ;). Le RAW est un format qui encode les données brutes issues d’un capteur photo. Si vous shootez en JPEG, votre boitier développe immédiatement les données fournies par le capteur en appliquant une série de modifications d’exposition, de couleur, de contrastes … etc, lesquels peuvent être très différentes, et en partie regroupées par « styles » (ex : neutre, fidèle, paysage, portrait, … etc).
Lorsque vous shootez en RAW (ce n’est pas plus compliqué à la prise de vue, voir l’option dans le précieux manuel de votre boitier) vous conservez toute les données du capteur dans un fichier certes plus lourd qu’un JPEG mais nettement plus riche. De plus, vous avez la possibilité d’apporter des modifications à la photo après l’avoir prise donc pendant l’édition, il est ainsi possible de modifier contraste, couleurs, balances des blancs, netteté mais aussi de « récupérer » des données et donc de l’image dans les parties sous/surexposée de votre photo. Tout cela – presque – sans affecter la qualité technique de l’image.
Une fois votre photo peaufinée, bichonnée avec amour, il faut exporter votre RAW en JPEG, afin de récupérer une image lisible facilement sans logiciel dédié. Les logiciels de développement RAW ou dérawtiseurs permettent cela.
Les logiciels de développement sont souvent payants surtout les plus efficaces, mais Canon fournissant gratuitement Digital Photo Professionnal avec ses EOS, c’est naturellement que certains – comme moi – se dispensent d’une licence de 60-100€ et font confiance à DPP. Après tout, si ses fonctions sont assez limitées pour tout ce qui est annexe (photothèque, tag IPTC, réseau sociaux, retouche), il fait ce qu’on lui demande, et il semblerait logique que Canon, qui maitrise toute la chaine photo sur ses produits (Capteur – Boitier – Objectif – Software) puisse fournir un soft très adapté à son matériel … à vérifier !
Ici nous allons comparer DPP à deux de ses principaux concurrents, Lightroom et DxO, sur des fichiers RAW issu de mon 600D, donc à priori des RAW d’assez mauvaise qualité (tout est relatif 🙂 ), ce qui mettra je pense le traitement encore plus en évidence.
Scène 1 : EF 16-35 2.8L – F8 – ISO 100 – 1/60, export de JPEG avec correction aberration/distorsion uniquement.
Lightroom 5.4 :
Digital Photo Professionnal 3.13 :
DxO Optics pro 9.1 :
Même scène :
Lightroom 5.4:
Digital Photo Professionnal 3.13 :
DxO Optics pro 9.1 :
Scène 2 : EF 100mm macro 2.8L – F2.8 – ISO 1600 – 1/60, export de JPEG avec correction aberration/distorsion uniquement.
Lightroom 5.4 :
Digital Photo Professionnal 3.13 :
DxO Optics pro 9.1 :
Sur ces deux premiers exemples, avec des images assez propres ou sans correction de bruit les logiciels font à peu près jeu égal, DxO tire un peu sur le bleu apparemment mais cela se corrige facilement.
On attaque donc maintenant les choses intéressantes avec une image assez bruitée, ici les images ont été nettoyées avec les réductions de bruit disponibles sur les 3 logiciels, de manière à obtenir pour chaque image le bruit le plus faible sans trop dégrader les détails. Le procédé est assez subjectif mais difficile de faire autrement, de toute façon vous allez voir que le résultat est assez clair.
Scène 3 : EF 100mm macro 2.8L – F2.8 – ISO 400 – 1/125, export de JPEG avec correction aberration/distorsion/bruit.
Premier export sans correction de bruit, sous DPP :
Lightroom 5.4 (Réduction du bruit de luminance 59% Réduction du bruit de chrominance 51%) :
Digital Photo Professionnal 3.13 (Réduction du bruit de luminance 8/20 Réduction du bruit de chrominance 10/20) :
DxO Optics pro 9.1 (Réduction du bruit de luminance 63%) :
Sur cet exemple on voit clairement que Lightroom s’en sort un peu mieux que DPP qui massacre les détails, et que DxO préserve un niveau impressionnant de texture sur le tissu. Ce résultat est à relativiser pour une raison très précise,DxO propose deux réduction de bruit : Haute et PRIME, la Haute faisant a peu près jeu égal avec lightroom, PRIME a été utilisé pour l’image ci-dessus et il se montre vraiment très efficace !
Cette efficacité a un cout : Alors qu’il faut en moyenne 1-10 secondes à Lightroom, DPP et DxO « Haute » pour traiter un RAW avec ou sans réduction de bruit, il faut compter pas moins de 3 minutes pour que PRIME vous livre un JPEG, et ce sur une bonne configuration en pleine charge (A titre indicatif : Corei7 3770K, 16Go RAM, GTX 680, SSD). Si ce mode n’est utile que pour débruiter dans des situations de mauvais éclairage, les occasions ne manquent pas pour mettre cette correction à profit : concert, photo de nuit/soirée. Prévoyez donc une bonne machine PC/MAC sachant qu’une soirée photo sans flash vous demandera par exemple : 3 minutes * 150 photos = 7,5 heures de traitement !!
Pour conclure, il semblerait bien que les logiciels de développement valent leur prix, en plus d’apporter plein d’autres fonctions utiles que DPP ne propose pas. Difficile dans ce cas de s’en contenter, d’autant plus que DxO sort vraiment du lot lorsqu’il s’agit de traiter des images en haut ISO, au prix d’un temps et d’une consommation élevée.
Un dernier exemple pour finir, une photo vraiment très bruitée, EF 16-35 2.8L – F2.8 – ISO 3200 – 1/60, au vu du résultat on peut raisonnablement envisager sur un bon boitier de produire des images propres autour de 12000-50000 ISO avec DxO.
Digital Photo Professionnal 3.13 (Réduction du bruit de luminance 20/20 Réduction du bruit de chrominance 20/20) :
DxO Optics pro 9.1 (Réduction du bruit de luminance 65%) :
Belles démonstrations et explications ! J’ai un pentax ricoh K3, je shoote toujours en RAW, je traite sous DxO optic Pro 9 et j’en suis très satisfaite 🙂 (j’ai commencé avec la version 6) j’utilise pour des effets le DxO Film Pack 4 et pour les perspectives le DxO ViewPoint2 ! Bref je roule DxO depuis plusieurs années 😀 et j’hésiterais à changer.
Ah ça m’étonne pas DxO m’a vraiment impressionné !J’avais remarqué que tu utilisait les filtres argentiques de Filmpack, lui aussi est assez génial. A vrai dire je pensait pas qu’il pourrait y avoir une telle différence de qualité ! Ne change rien Danièle 😉
bon article bien argumenté, moi j’ai un petit soucis avec DDP après avoir changé mon système d’exploitation sur mon IMAC, depuis que j’ai installé Mavericks ça marche plus ! et Canon n’a pas fait une mise à jour pour Mavericks…
j’ai un vieux photoshop sur un vieux PC qui rame maintenant et qui ne peux pas marcher sur MAC, et que j’ai pas les moyens en ce moment d’acheter un nouveau photoshop pour MAC qui frise les 1000 euros, bref c’est la merde…
Ah oui je comprend la facture de ces logiciels est assez salée, sans compter le matériel …Pour Mavericks ils abusent un peu sur les les MAJ Canon mais c’est pas nouveau malheureusement 😦 leurs différentes applis on toujours un bon cran de retard sur la concurrence je trouve. Je compatis Marc:) Bon Week-end !
tu connais le photoshop de base éléments, qui est moins cher que le complet, je ne le connais pas, j’en ai entendu parler mais j’ai peur d’être un peu limité avec
pardon DPP et pas DDP enfin vous m’aurez compris !
Oui oui on avait compris 😀 sacré Marc !
Heu j’ai rien de sacré, et on m’a encore rien consacré non plus…
Merci pour cette analyse convaincante .
Content que ça le soit, je trouve les crops un peu sombres maintenant que je les ai vu sur tablette, sur pc on voit mieux la différence apparemment. Merci et Bon Week-end !